1 / Les premières actions du bureau constitué des trois membres fondateurs ont été essentiellement la rédaction et l'expédition de courriers aux instances directement concernées par la prise de décision de classement ou d'inscription mais aussi aux acteurs mouginois, en particulier Monsieur le Conservateur Régional / DRAC à Aix en Provence dès le 28 mars, Monsieur le Directeur de la DRAC / Aix en Provence, Monsieur le Préfet des Alpes Maritimes / Nice, Madame Marie Louise Gourdon, Conseillère Générale / Mouans-Sartoux, Monsieur le Président du CHAM / Mougins, Monsieur Michel Bianchi, Adjoint aux affaires Culturelles et au Patrimoine/Mougins, Monsieur le Maire de Mougins...
* Notre courrier adressé le 16 avril à M. Bianchi, nouvel adjoint à la culture et au patrimoine de Mougins, vient d'obtenir une réponse. M.Bianchi nous précise que, concernant la bastide, il a pris connaissance du dossier que lui a remis le CHAM (nous pensons aussi en connaître le contenu sauf s'il a été étoffé au cours de l'année qui vient de s'écouler), a pris rendez-vous avec M. Poteur, chargé de mission au Patrimoine au Conseil Général (nous connaissons aussi quelques-uns des arguments de cet historien passionné) et rencontrera "certainement le représentant de votre association" (courrier du 19 mai). A la date du 14 juillet, aucun nouveau signe n'émanant de M.Bianchi, nous l'avons relancé par courrier : "...Notre association à vocation patrimoniale n'a pourtant d'autre intérêt, au-delà de toute polémique, que celui de protéger la Bastide et de participer, puisque mouginoise, à la vie de notre cité".
2/ En second lieu, le bureau a souhaité associer la presse locale à la naissance de l'Association. Elle est restée muette. C'est donc par le bouche à oreille et par le biais des blogs ou sites d'autres associations concernés par la sauvegarde de cette Bastide que son existence se propage peu à peu.
3/ La participation de deux membres historiens de formation et habitués au décryptage des archives - ils connaissent bien le site et le bâti - a abouti à un début de recherches complémentaires sur l'historique de la Bastide, recherches réalisées aux Archives Départementales, à Nice. Les résultats sont en cours d'analyse mais il semble acquis que terres et bâti ont appartenu au Seigneur Baron de Mouans au XVIIème siècle, bien avant que la propriété, bâti et terres, ne soit acquise par la famille Currault puis transmise au fil des héritages au cours du XIXème siècle, historique dont le tracé est beaucoup plus facile à suivre.
4/ Pour davantage de visibilité, notre site est maintenant répertorié par "Thélème".
Le 15 juillet 2008 : Le courrier que nous avions adressé au Maire de Mougins le 30 avril était resté sans réponse et nous l'avions à nouveau envoyé en R.A.R. le 30 mai, espérant encore être dignes de recevoir une réponse à notre question : " Quel destin demandez-vous que les promoteurs réservent à la Bastide de Currault dans les nouveaux projets d'aménagement et les implantations en cours d'étude sur la ZAC St Martin ? la démolition ? l'intégration au coeur d'un grand espace commercial ? le maintien du bâti par déplacement de ce même espace ? ". A la date d'aujourd'hui et alors qu'en haut lieu on réclame Démocratie et Ecoute, notre demande est ignorée par notre Elu et notre statut d' Association est sans aucun doute la risée du pouvoir local en place.
Le 22 juillet 2008 : Nous apprenons que la campagne de fouilles sur le site pourrait commencer à l'automne. Nous avions été informés dès février de l'imminence de cette campagne obligatoire et avions alerté, plus particulièrement, le CHAM (deux appels avec messages déposés sur le répondeur personnel du Président mais restés sans retour !!! ).
L'ASPC va essayer de trouver une étudiante en fin de cycle d'études d'histoire pour réaliser des recherches dans les actes notariés de la période qui précède la mise en place du cadastre napoléonien afin de mieux connaître l'évolution historique de la Bastide. Cette étudiante sera rétribuée par l'ASPC. Toute candidature qui réponde aux critères attendus de compétence dans ce domaine si particulier de la lecture des archives sera la bienvenue ! Un travail d'équipe n'est absolument pas à exclure.
Mardi 12 août 2008 : Même si les informations que nous avons indiquent que la BASTIDE SERAIT SAUVEGARDEE, nous n'en avons pas encore de confirmation écrite.
Notre Association rejoint les préoccupations que les associations nationales de sauvegarde du patrimoine bâti et paysager (FNASSEM, REMPART...etc) ont rappelées dans leur Déclaration solennelle pour le patrimoine de juillet 2008 (Communiqué du 12 août 2008 ) , reprenant en cela les déclarations du Président de la République de septembre 2007 :
" La sauvegarde du Patrimoine suppose, vous le savez, des moyens importants et un effort constant. Je souhaite la rétablir comme un objectif important de notre politique culturelle ... Il ne sert à rien d'être si fier de notre patrimoine français et de continuer à mégoter pour l'entretenir...".
" Ainsi, la mise en valeur et l'entretien du patrimoine sont-ils clairement reconnus comme une mission d'intérêt général " ... " Face à la dégradation des moyens affectés au patrimoine, un sursaut et une véritable ambition sont indispensables." (fin de la déclaration)
Vendredi 5 septembre : Une nouvelle information orale confirme celle que nous avions déjà apprise début août : la Bastide serait sauvegardée. Voilà un élément rassurant. Les fouilles prévues sur le site gallo-romain ne semblent pas, en revanche, encore définitivement programmées. A suivre !
Jeudi 25 septembre : La communication téléphonique que nous avons eue avec le service compétent du Ministère de la Culture nous oblige encore à jouer au yo-yo ! Malgré le poids du dossier et l'engagement indéniable des services du Patrimoine impliqués, la décision de classer ou d'inscrire la Bastide n'est pas encore prise (la Commission ne s'est pas encore réunie) car "dans la période difficile que nous traversons pour défendre le Patrimoine et alors que les enjeux économiques sont particulièrement âpres, il est à craindre qu'un contentieux sera nécessaire pour aboutir à une protection du site et que Le Préfet ne pourra pas signer l'arrêté d'inscription". Nous en sommes là... mais n'oublions pas que l'intérêt porté à ce bâti par le Ministère de la Culture est actif. Nous continuons donc d'avoir confiance.
29 septembre : Invités par circulaire du 19 septembre de M. le Maire à participer à la réunion qui veut dénoncer les nuisances aériennes sur la commune de Mougins, nous répondons - avec l'humour grinçant qui marque notre exaspération - en relevant le manque d'écoute dont nous sommes victimes puisque nos deux précédents courriers sont demeurés sans réponse, contrairement aux volontés exprimées dans la circulaire sus-mentionnée.
Mardi 7 octobre : La FNASSEM nous informe de la parution d'un ouvrage susceptible d'intéresser les défenseurs du patrimoine médiéval : " Manoirs médiévaux " de Emmanuel Litoux et Gaël Carré (Collection "patrimoine vivant", Editions REMPART). L'étude porte sur les résidences fortifiées non châtelaines des XII. au XIVème siècle.
Novembre : Le Secrétariat de M. le Maire nous propose un RV pour le 15 décembre - que nous devons hélas refuser pour cause d'absence des 2 membres du bureau désignés pour représenter l'association. Une autre proposition de date sera faite en janvier.
28 novembre : M. le Maire apporte réponse à notre courrier du 29 septembre, relevant, à son tour exaspéré, les traces d'ironie de notre courrier. Mais il apporte enfin une réponse à notre interrogation en écrivant, le 12 novembre :
"Concernant le devenir de la Bastide dite Château de Currault, je tiens à vous informer que dans l' éventualité où des éléments remarquables seraient découverts, ceux-ci seraient mis en valeur et une intégration serait alors envisagée ".
Les fouilles n'ayant pas encore commencé... nous devons encore espérer mais nous devons d'ores et déjà constater et regretter amèrement que la survie de la Bastide ne dépend absolument pas du bâti, de son existence propre pourtant datée de la fin du XIVème siècle mais des fouilles pour retrouver d'éventuels vestiges gallo-romains dont, depuis très longtemps, les spécialistes doutent de l'existence.
Il aurait été plus clair de nous écrire : la Bastide ne nous intéresse pas, elle nous gêne dans nos projets.
16 janvier 2009 : Le secrétariat de M. Bianchi nous propose un RV pour le 28 janvier avec l'adjoint à la culture. Nous ne le refuserons évidemment pas.
28 janvier 2009 : Premier échange (durée 1h.10') avec un élu qui ne se soit pas déroulé dans un climat d'arrogance et de mépris. A noter !
- Dans sa lettre du 12 novembre, M. le Maire indiquait que, "dans l'éventualité où des éléments remarquables seraient découverts, ceux-ci seraient mis en valeur et une intégration serait alors envisagée". Nous estimons que c'est intéressant mais insuffisant.
- Moi aussi, moi aussi ! Et le Maire a considérablement évolué (...) Le Maire a beaucoup, beaucoup évolué ! (...) Avec le Maire, il a été décidé que la partie ancienne, c'est à dire la partie centrale avec les caves qui sont dessous et le coeur du bâtiment ne seraient pas démolis. Ca, c'est une décision qui est définitive
- Vous le confirmez ?
- Oui, oui, je vous le confirme, c'est bien clair... On garderait donc la partie centrale, donc ancienne, sans la déplacer.
- Mais en la recouvrant !
- Pas forcément. Et j'y suis hostile. Le Maire pense qu'on ne la recouvrira pas. Elle sera donc conservée. Par contre, tout ce qui a été rajouté secondairement sera démoli.
- Toutes ces verrues ?
- Je sais que ça vous inquiète. Ca va un peu plus loin. Monsieur Poteur du Conseil Général nous a demandé de conserver vraiment la partie centrale. Je sais que vous êtes attachés à tout ce qui a un style renaissance... mais, pour eux, c'est récent et M. Poteur souhaite que tout cela soit démoli pour mettre en valeur la partie centrale, que l'effort soit porté sur la partie centrale, sur le noyau, sur les caves, sur les voûtes...
( Résumé avec citations exactes extraites de l'entretien)
10 février : Comme, le jour de notre rencontre, nous en avions convenu avec M. Bianchi, Adjoint à la Culture et au Patrimoine, nous avons réalisé un dossier de suggestions qu'il vous est possible de consulter en ouvrant le document ci-joint. Nous le lui avons transmis le 11 février 2009 :
Téléchargement Bastidesuggestions
27 avril : Nous recevons un courrier de M. Bianchi confirmant ses déclarations lors de notre entretien du 28 janvier mais aussi la position de la DRAC et que nous connaissions déjà.
Ci-dessous, courrier de M. Bianchi :
La sauvegarde de la Bastide nous apparaissant dès lors assurée et sa mise en valeur évidente (nous pouvons difficilement imaginer que l'adjoint à la culture et au patrimoine de Mougins nous ait trompés), nous estimons avoir rempli notre contrat et déciderons lors d'un prochain C.A. si nous devons dissoudre l'association.
Nous n'avons pas la prétention d'avoir SEULS sauvé la bastide mais le caillou que nous avons posé dans le torrent déchaîné qui voulait l'emporter a permis d'atténuer la force du flot destructeur, d'ouvrir la réflexion et de faire revenir la Municipalité sur sa première décision de raser purement et simplement le bâti.